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regroupement de communes: Bagnols, Le Bois-d'Oingt,Moiré, Oingt, St Laurent d'Oingt

Communes en projet : Oingt et communes voisines- 7 avril 2016- un article de presse- des réflexions

Lire l'article du Progrès du 6 avril 2016 (cliquer sur le lien)

Les communes nouvelles au sein

des réorganisations administratives en cours.

Que penser des projets de regroupement de nos 5 villages ?

Bagnols, Le Bois-d'Oingt, Moiré, Oingt, Saint-Laurent-d'Oingt

Réflexions à partir de diverses expériences

et témoignages

Il y a une forte pression de l’État pour que des regroupements se fassent.

Mais personne n’impose des délais si courts et des périmètres précis. De nombreux choix sont possibles : il faut les faire avec intelligence et se donner tous les atouts pour aboutir à des réussites.

C'est une véritable révolution de l'organisation territoriale qui est en cours. Les deux échelons les plus importants seront dans l’avenir les communautés de communes et les Régions. Les communes resteront un échelon de proximité.

Urbanisme : on peut tout craindre

Le PLU de la commune nouvelle va dépendre du nouveau maire élu :

c’est lui qui signera les demandes de permis de construire.

Pour le développement de l’urbanisme, le PLU intercommunal (PLUI), dans le cadre de la Communauté de communes Beaujolais Pierres dorées, est la solution d’avenir. Elle devrait permettre aux élus intercommunaux de mieux résister aux pressions pour rendre trop de terrains constructibles, dans des conditions souvent déplorables.

Ce sera aussi le moyen de mieux prendre en comptes d'autres enjeux, en particulier la préservation des terres agricoles et des espaces naturels.

Mais dans ce cadre de commune nouvelle, où 4 communes de moins de 1 000 habitants se regroupent avec une commune proche de 2 500 habitants, on ne peut que craindre un développement des constructions dans une urbanisation galopante, mal conçue et mal réalisée, sous la pression d'intérêts strictement particuliers pour enrichir les propriétaires fonciers.

Certaines de ces petites communes avaient jusqu’à maintenant, plutôt bien préservé et géré avec intelligence leur territoire. Mais pour le Bois-d'Oingt surtout, la situation est catastrophique : atteinte générale du paysage, architecture indigente, voirie en mauvais état, menaces pour le réseau d'eau pluviale avec des risques de sinistre et une érosion des sols. Les autres communes seront-elles contaminées par cette politique ?

Une étude complète est nécessaire.

Dans des cas similaires, pour réussir un rapprochement comme celui-ci, des communes ont fait appel à des bureaux d’études conseils. De nombreux groupes de travail élus + techniciens y ont travaillé depuis plusieurs mois (plusieurs réunions par semaine sur tous les grands champs de politiques publiques : sports, culture, associations, logement, environnement etc). La population est informée de multiples manières et des réunions de concertation avec ateliers de travail lui sont proposées.

En termes démocratiques, il semble aussi que la commune soit un échelon suffisamment important pour qu'elle ne soit pas aussi radicalement transformée sans une consultation approfondie de la population.

Attention prudence : il faut prendre son temps.

Il serait dangereux et anormal de fusionner 5 communes dans des conditions si rapides. Il vaudrait mieux prendre le temps, préparer, informer, concerter, travailler, impliquer la population.
Avons-nous élu notre maire pour gérer notre commune, ou pour la faire disparaître ? Il serait sans doute mieux que ce soit un enjeu des municipales de 2020, après une étape de préparation et de concertation.

Cette absence totale d'information est stupéfiante. Il faut que les gens puissent parler, débattre, proposer


A la limite, on peut comprendre que la population du Bois –d’Oingt ne s'inquiète pas trop de la fusion puisqu'elle sera "capitale" du nouveau territoire. Mais que se passe t-il dans les autres communes ? C'est là qu'il devrait y avoir le plus de craintes et de rejets.

La gestion de proximité ?


Il serait surtout nécessaire que s'organise une représentation de qualité des niveaux de proximité. Certes il y a peu de monde sur les petites communes de ce futur territoire, mais il y a des enjeux importants avec beaucoup de surfaces agricoles ou naturelles, des paysages remarquables, des ressources de biodiversité, toute une histoire, une identité propre à respecter pour chaque hameau. On ne peut pas rayer cela d'un trait de plume, en six mois et de façon autoritaire.

Prendre cette décision est une responsabilité lourde pour les élus actuels.

La charge sera lourde aussi pour les élus futurs. Elle demandera des niveaux de compétences plus précises en gestion, en connaissances juridiques et administratives, en relations humaines avec des formations approfondies, un engagement et des temps disponibles. Elle demande aussi des personnels administratifs et techniques très qualifiés pour assurer des fonctions nouvelles et gérer ces dossiers.

Un bouleversement à contrôler

Nos campagnes deviennent plutôt des territoires périurbains, avec des modes de vie urbains et ces changements à y introduire sont beaucoup plus complexes que dans un cadre rural.

Ne risque-t-on pas de construire des territoires qui auront perdu la qualité de vie des villages, pour récupérer les inconvénients des villes, sans en avoir les atouts ? Si on ne voit pas ces risques, on se prépare de graves problèmes.

Enfin sur le plan financier, les quelques avantages promis par l’Etat, ne viendront même pas compenser les dépenses supplémentaires entrainées par cette réorganisation. Plus de complexité, des échelons supplémentaires, moins de proximité.

7 avril 2016 - Marie-France Rochard