Le Bois-d'Oingt : un château médiéval du Comté de Lyon- conférence de Marie-Pierre Feuillet, juin 2010

Conférence " Le Bois-d'Oingt: un château médiéval du Comté de Lyon"

Journées du Patrimoine de Pays 2010

dimanche 20 juin 2010 à 16h30 à l'ancienne église du Bois-d'Oingt.

A l'occasion des Journées du Patrimoine de Pays, l'association "Bien vivre au Bois-d'Oingt "avait organisé une conférence en invitant Marie-Pierre Feuillet, conservatrice du Patrimoine et spécialiste des châteaux du Comté de Lyon.

Une soixantaine de personnes ont assisté ce dimanche à cette conférence donnée à l'ancienne église du Bois-d'Oingt.

Si une grande partie des présents venaient du Bois-d'Oingt ou des communes avoisinantes, d'autres avaient été attirés par le sujet traité et s'intéressaient aux châteaux qui se dressent sur nos collines tout au long d'un axe nord sud avec Lyon en son centre.

La conférencière a rappelé le contexte historique des années de la fin du 12e siècle et du début du 13e siècle. Lyon est situé dans une zone dépendant du Saint-Empire romain germanique mais l'empereur s'intéresse peu à la région et donne à l'archevêque de Lyon qui le représente une large autonomie. A cet endroit se rencontrent les influences et les rivalités de trois puissances: le Lyonnais, le Forez, dont le siège est à Montbrison et le Beaujolais dont le siège est à Beaujeu.

En 1193, Renaud de Forez devient archevêque de Lyon et veut renforcer son emprise: il décide de construire toute une série de châteaux. Celui du Bois-d'Oingt fait partie de cet ensemble.

Quelles sont les caractéristiques des châteaux de cette époque?

Construits sur des mottes ou des collines ils se caractérisent par différents types et ont évolué au fil du temps. Le château de Châtillon présente un bon exemple de la juxtaposition de plusieurs de ces types car il s'est agrandi sans démolir les précédents. Oingt est l'un des plus anciens, mais il dépendait au départ de Saint-Laurent d'Oingt. Il s'est ensuite déplacé à Theizé, au château de Rochebonne.

Le château du Bois-d'Oingt était l'un des plus importants en taille et en nombre de maisons et il a conservé un grand nombre de maisons médiévales.

Ces châteaux servaient de refuge pour la population qui venait s'abriter derrière les remparts avec ses animaux et ses biens, mais ils ne comptaient pas de garnison militaire. Les habitants fournissaient eux-mêmes les hommes pour le guet et la garde et ils devaient entretenir les murailles et les fossés. Plus tard, les fossés ont été vendus pour être construits et les remparts inclus dans les habitations.

De nombreux exemples de châteaux (Montrottier, Ternand, ceux dépendant de l'abbaye de Savigny ...) et maisons fortes (Morancé, Charnay, Tanay...) sont montrés.

Ils permettent d'imaginer à quoi ressemblait le château du Bois-d'Oingt avec ses fossés le long de l'avenue Jean Goujon et de la rue de la République. Au fil du temps, les tours furent démolies, les fossés comblés au pied des remparts et de nouvelles maisons construites. Si bien qu'il est difficile actuellement de s'imaginer à quoi pouvait ressembler ce lieu.

Marie-Pierre Feuillet présente les deux parties de ce château, l'une datant de Renaud de Forez et l'autre plus tardive des 15 e et 16 e siècles. Une étude archéologique plus précise mériterait d'être faite afin de mieux cerner les évolutions et les points les plus intéressants.

Elle rappelle que les particuliers et les communes ont une obligation de déclarer la découverte de vestiges auprès de la Préfecture: une opération d'archéologie préventive peut être déclenchée (exemple de l'autoroute en cours de construction entre Balbigny et Anse) ou non, selon l’importance de la découverte. Le maire peut aussi s'adresser à la DRAC pour des informations.

L'assistance s'est laissée entraîner pendant près de trois heures sur ces chemins passionnants menant d'un château à l'autre. Marie-France Rochard, présidente de l'association organisatrice a remercié Marie-Pierre Feuillet pour ses connaissances et son enthousiasme.

21 juin 2010

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