Urbanisme commercial- Bien vivre au Bois-d'Oingt et en pays Beaujolais- notre avis -23-11-2012
L'association a donné un avis lors de l'enquête publique sur le Document d'aménagement commercial (DAC) du SCOT Beaujolais.
Le Document d’aménagement commercial du SCOT-Beaujolais.
Contribution à l’enquête publique- novembre 2012
A- Beaucoup trop de nouveaux m2 de vente prévus
Le territoire du SCOT Beaujolais est bien desservi en surfaces commerciales de vente.
Il est proche de la zone urbaine de Lyon et bénéficie déjà depuis 20 ou 30 ans des offres des implantations existantes. De plus, les autres SCOT ont développé des zones commerciales très proches. Il est inutile de jouer le jeu des enseignes et de leur concurrence.
Ces commerces sont répartis assez largement avec une plus forte densité dans les zones où la population est la plus nombreuse.
Les années 2001 à 2010 ont vu s’implanter 67500 m2 de plancher commercial supplémentaires. Peut-être reste-t-il des lacunes dans des bourgs ruraux ? Mais les besoins y seraient sans doute limités à des petites surfaces non concernées par ce DAC.
Prévoir entre 2012 et 2020 87 000 m2 de surfaces de vente supplémentaires paraît disproportionné avec les besoins actuels et disproportionné avec la croissance de population attendue (=1% de population supplémentaire par an prévue par le SCOT)
Les surfaces commerciales augmenteraient 4 à 6 fois plus vite (5 à 6% de plus par an).
Combien encore faudrait-il ajouter dans les 10 années suivantes (2020 à 2030)?
- Beaucoup trop d’hectares de terrains naturels ou agricoles annexés : attrait des terrains moins chers et plus faciles à utiliser. Les meilleures terres agricoles.
- Contribution à l’étalement urbain. (voir étude de l’ Assemblée des communautés de France 2012 qui met en parallèle la faiblesse de la consommation des ménages et la croissance trop rapide des surfaces commerciales autorisées)
- Perte de vitesse et disparition des commerces de centre-ville.
- Uniformisation de ces paysages de hangars (= des boîtes à chaussures disent les rapports parlementaires). Enlaidissement de toutes ces zones rurales qui tentent de ressembler à ce qu’elles voient autour des villes en croyant que ce modèle est moderne et incontournable.
- Une catastrophe pour la diversité de nos paysages en France.
B- Des principes généraux d’organisation intéressants mais impossibles à imposer :
Ce document aura le grand mérite d’exister. Mais quelle autorité peut-il avoir avec une rédaction aussi permissive que celle-ci :
- Il est recommandé aux communes de valoriser leur identité commerciale…
- Il est recommandé aux communes d’élaborer leur règlement… de se coordonner…
- Peut impliquer la mise en œuvre de dispositifs incitatifs ou réglementaires…
- Type de préconisations recommandées… privilégier… ?
On peut craindre que personne ne pense à l’appliquer. Ou interprète de façon très subjective ces recommandations en fonction des pressions des acheteurs potentiels des terrains de la commune concernée.
C- Nous alertons aussi sur les centres ville et les centres des villages :
Les commerces représentent plus que des lieux d’achat mais aussi des lieux de vie, de convivialité et de rencontre. Ils doivent pouvoir garder une rentabilité économique, se moderniser, rester attractifs.
Les communes doivent les y aider en améliorant leur environnement, en soutenant leur existence et leur accessibilité (parkings agréables de proximité…zones piétonnes…) et surtout en s’interdisant de leur créer de la concurrence.
Dans notre région du sud Beaujolais, nous apprécions d’avoir des villes proches de taille moyenne (et humaine) mais avec encore des commerces variés en centre ville (Villefranche en priorité, mais aussi Tarare et L’Arbresle). Combien de commerces ferment ? Combien sont fragilisés ?
Nous avons dans un rayon de 15 km une dizaine de grandes surfaces de marques concurrentes, mais avec des produits équivalents. Nous sommes obligés d’aller à Lyon pour trouver des boutiques avec des produits plus diversifiés ou de meilleure qualité. Où est le progrès ?
Les commerces des villages sont très menacés. Les commerçants doivent gagner leur vie. C’est un privilège d’avoir un village comme Le Bois-d’Oingt avec de petits commerces encore diversifiés. Cela donne à la commune des obligations et des contraintes (circulation, parkings…) mais les communes environnantes doivent aussi soutenir cela en évitant d’implanter de nouveaux bâtiments à proximité.
D- La vente directe des productions agricoles
Essentielle pour garantir qualité des produits alimentaires et rentabilité pour les producteurs.
Besoin de boutiques de regroupements de producteurs, de vente à la ferme et de marchés en plein air.
Pour l’association « Bien vivre au Bois-d’Oingt et en Pays beaujolais »
Marie-France Rochard
04 74 71 66 68 –