LGV-POCL – 19 avril 2013 - La 2ème phase de la concertation suscite peu d’intérêt nous révèle Philippe Charlot pour le Collectif STOP-LGV-POCL. Il a assisté à toutes les réunions.Malgré les campagnes de presse financées par les collectivités qui soutiennent le projet (1)...

POCL : le semblant de concertation continue,

malgré le peu d’intérêt qu’elle suscite

Le Collectif STOP- LGV- POCL, qui travaille en étroite collaboration avec la " Coordination des Associations du Beaujolais", continue d'assister aux réunions de concertation de RFF.

Pourquoi cette phase d'attente ?

Cette nouvelle phase de concertation, commencée en Novembre 2012 et devant se terminer en Juin 2013, est une sorte de temps d'attente. L'ancien directeur du projet POCL, Thomas Allary, l'avait expliqué : à l'issue du débat public en Juin 2012, il aurait fallu normalement lancer de coûteuses études (plus de 100 millions d'euros) préalables à l'enquête d'utilité publique. RFF, l'Etat et les collectivités locales n'ayant pas les moyens de décaisser cette somme, il a été décidé de gagner un an en organisant des réunions pour peser le pour et le contre entre le tracé Ouest (que les élus du centre de la France veulent) et le tracé Médian (que les élus ne veulent pas mais que semblent préférer la SNCF et RFF). L'unanimité ne s'est pas faite entre les partisans du projet.

Cette concertation coûtera "seulement" 3 millions d'euros au contribuable pour promener à travers la France une dizaine d'équipiers de RFF, payer des petits fours et toujours le même cabinet d'études

.

POCL, projet bancal, repose sur deux piliers d'inégale longueur:

-le doublement de Paris-Lyon, que veut la SNCF, en particulier le tracé Médian qui fait gagner quelques minutes sur Paris-Marseille etpourrait permettre de prendre des clients à Air-France... C'est le tracé Médian qui répond le mieux à cet objectif.

-la desserte de 13 villes du Centre et de l'Auvergne par une sorte d'autorail rapide, mais qui s'arrête partout, que veulent les élus. C'est le mariage -TGV pour tous! C'est le tracé Ouest qui répond à cet objectif.

Cette concertation s'effectue à 3 niveaux:

-le niveau supérieur avec le COPIL, ou Comité de pilotage, qui regroupe les élus. Il est présidé par le préfet de la région Auvergne.

Seul le COPIL, qui se réunit tous les 6 mois, prend des décisions, les autres niveaux ne donnent que des avis.

Une réunion du COPIL devait avoir lieu début Avril, mais elle a du être annulée par le préfet en raison du trop faible nombre de participants. Aucune nouvelle date n'est annoncée.

- le niveau intermédiaire avec les ateliers techniques auxquels peuvent participer si elles le demandent les associations. Ces ateliers regroupent surtout des fonctionnaires du mille-feuilles administratif: fonctionnaires d'Etat, fonctionnaires des villes, des agglomérations, des pays, des régions, des départements, des chambres de commerce…

Cela semble faire plaisir à tout le monde de sortir un peu de son bureau pour assister à des réunions conviviales. Il s'agit surtout de marquer son territoire vis-à-vis des autres: "Je veux ma ligne et ma gare TGV au plus près chez moi, sinon je ne paye pas" est la phrase qui revient.

Tout cela n'est qu'un jeu de rôle, car RFF sait très bien que ceux qui menacent de ne pas payer n'ont pas d'argent.

- le niveau inférieur avec les ateliers citoyens, réservés au commun des mortels.

Des réunions de 3 heures ont lieu le soir. Pendant une heure, RFF explique le projet POCL;

puis, des feutres de couleur sont distribués aux participants pour leur permettre de faire des gribouillages sur des cartes de la région.

Parmi les simples citoyens, se glissent parfois des présidents d'agglomération ou de chambre de commerce, qui sont là "à titre personnel", mais ont des messages à faire passer à RFF.

Malgré la présence de traiteurs tout à fait convenables, ces réunions n'ont pas beaucoup de succès: une vingtaine de participants aux réunions de fin 2012. RFF annonce 40 sur son site, mais il doit inclure son propre personnel et celui du traiteur. Ne serait-ce pas devenu une seconde nature pour RFF de toujours gonfler les effectifs pour trouver de la saturation ?

En 2013, c'est comme pour les TGV, la fréquentation est encore en baisse et la dernière réunion prévue à Moulins a du être annulée, car il n'y avait que 4 inscrits. Heureusement que RFF demande aux villes de rameuter des participants à travers les comités de quartiers.

Du gaspillage ?

On peut penser que les 3 millions d'euros des contribuables gaspillés dans cette concertation auraient pu être consacrés au désendettement de RFF.

Et des dettes en augmentation pour RFF

La dette de RFF est passée de 33,5 à 35,5 milliards d'euros au 31 Décembre 2012;

… elle devrait atteindre 55 milliards dans 6 ans, à l'achèvement des quatre LGV actuellement en construction.

Philippe Charlot

Collectif STOP-LGV-POCL.

Ce collectif regroupe plusieurs associations du Centre de la France.

(1) Rappel : le groupe de presse du centre de la France fait paraitre toutes les semaines une ou deux pages en soutien au projet, et ceci dans tous les titres qu'il dirige. Publicité déguisée et même affichée.

Joomla templates by a4joomla