LGV-POCL: à l'ordre du jour du Conseil Général du Rhône. Le 28 octobre 2014, le Conseil Général est invité à se prononcer sur un Rapport qui fait référence au choix de l'Association TGV-Grand-Centre- Auvergne.
22 octobre 2014
Où en est le projet de LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon ?
(voir aussi en fin d'article des informations sur l'avis de la Cour des Comptes sur les LGV)
Le ministère souhaite conclure avant la fin de l’année 2014 les débats qui ont eu lieu sur ce projet depuis octobre 2011 et adopter un scénario définitif. Cette décision n’engage pas à la construction rapide de la ligne mais fige le tracé qui sera utilisé si ce projet devient un jour réalisable.
Le Rapport qui sera présenté au Conseil général du Rhône fin octobre 2014 prend position sur le choix entre les deux tracés Ouest et Médian, les deux tracés ne présentant aucune différence pour le département du Rhône, ni pour Clermont-Ferrand, puisque la ligne suivrait le même parcours au sud de Bourges. Il insiste à nouveau sur le choix de la variante par Roanne en écartant la variante par Mâcon qui avait été présentée lors de l’enquête publique. Elle était pourtant moins coûteuse de 640 millions d’euros et présentait moins de nuisances pour l’arrivée sur l’agglomération lyonnaise.
Une partie du département du Rhône hostile à ce projet:
A noter que l’insistance sur cette variante ne tient aucun compte des protestations qui s’étaient élevées dans les communes traversées en particulier celles de la région des Pierres dorées ni des délibérations contraires prises dans les conseils municipaux. « Ces deux scénarios (ouest et médian par Roanne) remplissent parfaitement les attentes de notre département » dit le texte du Conseil général… à condition de considérer que les limites sud du département s’arrêtent au nord de Tarare.
Mais ce Rapport au Conseil.Général passe aussi sous silence des points plus généraux :
- L’aspect économique.
La Cour des Comptes a souligné ces derniers jours la non-rentabilité des lignes LGV dans leur ensemble. Or les études concernant POCL ont prouvé dès le départ (en 2008) un très mauvais résultat socio-économique, l’Etat et les collectivités devant apporter en subventions 80% du coût du chantier. Depuis cette date les perspectives de croissance ont fortement baissé, ce qui diminue encore les estimations en nombre de voyageurs. RFF n’a pas refait ses études en fonction de ces nouvelles données, malgré les deux années supplémentaires consacrées à ces études.
Les bénéfices attendus, déjà faibles sont fortement surévalués.
- Les dépenses faites sur la construction de nouvelles lignes LGV viennent en déduction de l’entretien et de l’amélioration des lignes classiques. Les régions du centre ont encore plus besoin de ces liaisons quotidiennes.
- Le département du Rhône et la ville de Lyon ont des priorités sur le réseau TER qui assure les relations de travail. La métropole s’étend, mais de nombreux habitants des zones rurales du département du Rhône (= ancien ou Nouveau Rhône) vont travailler à Lyon. Leur a-t-on demandé leurs priorités ?
- La ville de Lyon doit régler son problème d’encombrement du trafic et financer les travaux du Nœud ferroviaire lyonnais, avant d’accepter de nouvelles lignes. La Région Rhône-Alpes a déclaré qu’elle ne financerait pas la ligne POCL.
- Enfin l’amélioration de la liaison Lyon-Clermont ne peut pas passer par ce tracé de LGV (voir la carte publiée le 20 octobre 2014 dans l’article de France-TV Info (FR3 Bourgogne)
La nouvelle ligne construite pour la LGV-POCL ne va pas à Clermont-Ferrand. Entre Clermont et Lyon, les trains continueront à rouler sur les lignes existantes pendant 80 km, puis emprunteront sur 70 km la nouvelle ligne (à vitesse sans doute réduite pour passer en tunnels et viaducs sous les Monts du Beaujolais), avant de ralentir fortement pour rejoindre par une courbe importante la ligne Paris-Lyon actuelle. Le gain de temps sera bien moins important que ce qui est annoncé par RFF.
De plus la ligne LGV-POCL étant dédiée à la grande vitesse, les trains TER ne pourront pas emprunter la ligne neuve entre Clermont et Lyon et devront continuer sur leurs voies actuelles à assurer, par exemple, les trajets entre Roanne et Lyon.
En résumé, ce projet POCL repose sur des évaluations de clientèle surestimées et des promesses de qualité de service qui ne pourront pas être tenues… le tout pour 14 milliards d’euros et des nuisances imposées au milieu agricole et naturel ainsi qu’à tous les habitants riverains sur 500 km.
Très cher payé pour seulement 3 arrêts par jour à Roanne !
Rapport de la Cour des Comptes
Pour en savoir plus, lire
l'article sur le site internet du journal "Contexte" :
https://www.contexte.com/article/territoires/info-contexte-la-cour-des-comptes-denonce-l-asphyxie-du-modele-francais-de-la-grande-vitesse_26453.html