STOP-LGV-POCL: témoignage du Collectif sur le Débat public- 29 octobre 2012- Philippe Charlot. Les membres de ce collectif du Centre de la France ont participé à toutes les réunions du Débat Public entre le 3 octobre 2011 et le 28 janvier 2012. Ils apportent leur témoignage. " Il ne faut pas sous-estimer la puissance de l'image de modernité exercée auprès de nombreux élus par le TGV, ni le lobbying organisé..."
POCL : UN DEBAT PUBLIC POUR AMUSER LA GALERIE ?
Le Collectif STOP- LGV- POCL regroupe des associations soucieuses d’environnement et de cadre de vie du Cher, de la Nièvre, de l’Allier et de Saône et Loire.
Nous avons participé à la quasi-totalité des 26 réunions du débat public, qui se sont tenues d’Octobre 2011 à Janvier 2012.
Ces réunions ont été noyautées par les politiciens locaux, de droite comme de gauche, et les représentants de chambres de commerce. Les employés municipaux ont été amenés par autocars municipaux aux réunions pour constituer la claque ; les enfants des écoles ont été endoctrinés et obligés de fabriquer des TGV en cartons.
Nous avons entendu le même discours exigeant la LGV pour un territoire injustement tenu à l’écart de la grande vitesse et attendant de celle-ci mille bienfaits.
La question de l’opportunité du projet, du lien entre grande vitesse et développement économique n’ont pas été abordés, sauf par des opposants tels que nous.
Nous avons entendu la litanie des délibérations des communautés de communes, d’agglomérations, de chambres de commerce appelant de leurs vœux de multiples liaisons TGV. Pour tous ces chantres de leurs territoires, devenus très jacobins, il est indispensable de pouvoir faire un aller-retour à Paris dans la demi-journée depuis Clermont-Ferrand ou Roanne.
Le coût de 15 milliards du projet et le financement ne sont jamais abordés ; l’existence ou l’absence de clients non plus.
Seuls comptent les intérêts d’une petite élite circulatoire, qui ne paye pas son billet. Les intérêts de l’immense majorité de la population, qui souhaite des trains arrivant à l’heure, raisonnablement rapides, et pas trop chers, ont été ignorés pendant ce débat.
Nos suggestions d’améliorer le réseau existant, laissé à l’abandon par RFF depuis 15 ans, et de faire circuler sur celui-ci des trains rapides à 220 km/h ont été écartées, car elles ne satisfont pas l’ego démesuré de la plupart de nos élus, qui rêvent du symbole de puissance que représente pour eux le TGV.
En Novembre 2012, une concertation à 3 millions d’euros payés par le contribuable redémarre pour un an. Alors que le projet POCL n’est pas finançable, ce nouveau débat permet à nos élus de continuer à se bercer d’illusions. Philippe Charlot.